COVID-19 : Chute du prix du pétrole, effondrement boursier et relance économique
La lutte pour le marché entre les producteurs de pétrole à l’échelle mondiale ainsi que l’effondrement boursier de mars 2020 sont de récents événements, encore en développement, qui ont des conséquences qui méritent notre attention. Il nous faut replacer ces événements dans la lutte pour la relance économique nationale qui se déploie dans les pays impérialistes.
La pandémie de COVID-19 a eu plusieurs effets sur l’économie au fil des semaines. Ces effets sont apparus, pour l’essentiel, en deux étapes :
- La réaction face aux conséquences prévisibles et attendues de la pandémie ainsi que l’émergence de tendances économiques et financières chez les capitalistes, chez les États nationaux, chez leur personnel général et chez les investisseurs;
- L’effet réel et concret de la pandémie sur l’économie, lui-même lié à l’effet de la pandémie sur la société en général, c’est-à-dire les résultats enregistrés aux suites de la pause économique (entraves à la production, obstruction de la circulation du capital, dépenses colossales de fonds publics, etc.) et ce que cette pause provoquera dans les mois à venir (ralentissement économique, chômage, faillite, etc.).
Ce processus en deux étapes s’inscrit dans des rapports économiques objectifs, le tout étant bien antérieur à la pandémie de COVID-19 :
- Le renforcement de la lutte économique et de la concurrence entre les économies nationales;
- Les lois du mode de production capitaliste;
- Les tendances historiques des dernières décennies;
- Les rapports politiques et économiques entre les États;
- Les mesures étatiques et financières mises en place suite à la crise économique de 2008.
La relance économique fait suite à des tendances financières désastreuses
La chute du prix du pétrole et l’effondrement boursier sont survenus lors de la première étape dont nous avons fait mention ci-dessus. Dès le mois de janvier 2020, et de manière encore plus accrue pendant les mois de février et mars qui ont suivi, l’anticipation de la pandémie a conduit à l’émergence de tendances économiques et financières lourdes au sein des classes dominantes. Avec l’annonce de la COVID-19, divers capitalistes, chacun de leur côté, ont vu venir un ralentissement de la production et de la consommation productive et ménagère. Cette analyse rationnelle, commune et généralisée, a donné lieu à des mouvements et des tendances.
Plus précisément, en ce qui a trait à la production et à la consommation de pétrole, l’annonce de la pandémie a donné lieu à de féroces combats pour conserver ou pour s’emparer des parts de marché. Le phénomène a eu beaucoup d’écho dans les bourses : plusieurs ont cherché à se débarrasser de leur portefeuille d’actions avant que celles-ci ne perdent de la valeur boursière. Au sein de ce mouvement, les gestes posés par les actionnaires entraient en contradiction les uns avec les autres, ce qui a mené à une « incertitude des marchés financiers ».
Guerre de prix du pétrole entre la Russie et l’Arabie saoudite : surproduction, lutte pour les marchés, et offensive générale de déstabilisation
La guerre de prix du pétrole s’est manifestée dans des conditions préexistantes à la pandémie de COVID-19 telle que nous la connaissons depuis l’état d’urgence sanitaire. On parle ici de surproduction de pétrole et de difficultés accrues pour les producteurs à écouler les stocks sur un marché saturé. La consommation de pétrole avait déjà baissé depuis le début de l’année en cours, entre autres à cause de la propagation du virus en Chine et dans les premiers pays infectés. À la lumière des premiers effets de la crise, les producteurs anticipaient que la consommation diminuerait encore plus. Le 15 février 2020, l’Agence internationale de l’énergie annonçait qu’il fallait s’attendre à ce que la demande tombe aussi bas que les taux les plus bas enregistrés en 2011. Autrement dit, on prévoyait produire de 325 000 à 825 000 barils de pétrole en moins par jour pour s’ajuster à une diminution de 435 000 barils consommés quotidiennement.
La situation a connu un développement majeur lorsque le 8 mars 2020, l’Arabie saoudite a initié une guerre de prix avec la Russie, car celle-ci a refusé de s’entendre avec l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) pour communément réduire la production pétrolière. L’OPEP, depuis quelques années, a pour objectif de restreindre la quantité de pétrole produit afin de conserver artificiellement les prix suffisamment élevés, et ce, afin de réaliser la valeur contenue dans la marchandise et ainsi réaliser le profit convoité.
L’on estime que le prix du pétrole a connu une baisse de 65% pour le trimestre. En fait, le 20 avril dernier, le prix s’est retrouvé dans le négatif. Même avec une production au plus bas niveau permis par les dispositions techniques et les installations d’extraction, les producteurs se retrouvaient avec plus de pétrole que ce que la demande pouvait absorber. Les industriels pétroliers ont atteint le point où ils étaient prêts à payer pour qu’on les débarrasse de leur pétrole produit : leurs espaces d’entreposage étaient saturés. Il est à noter que la production de pétrole ne peut pas être facilement interrompue (ni relancée, d’ailleurs).
La demande de pétrole à l’OPEP a finalement atteint le plus bas taux jamais enregistré en trente ans. Rappelons que l’OPEP concentre 44% de la production pétrolière mondiale et 81,5% des réserves de pétrole mondiales. L’organisation rassemble l’Iran, l’Iraq, le Koweït, l’Arabie saoudite, le Venezuela, l’Algérie, l’Angola, la Guinée équatoriale, le Gabon, la Libye, le Nigeria, le Congo et les Émirats arabes unis. Par le passé, l’OPEP comptait aussi dans ses rangs l’Équateur, l’Indonésie et le Qatar.
L’OPEP+, pour sa part, uni à l’OPEP la Russie, l’Azerbaïdjan, le Bahreïn, le Brunei, le Kazakhstan, la Malaisie, le Mexique, l’Oman, le Soudan du Sud et le Soudan. Bien entendu, c’est la Russie qui constitue le maillon le plus fort de cette entente. Mais la guerre de prix qui a été déclenchée il y a quelques semaines a mis fin, du moins temporairement, à cette alliance informelle. La base de l’OPEP+ résidait dans des ententes réciproques de quotas de production. Il s’agissait d’un trust pour stabiliser et contrôler la quantité de pétrole produit et pour maintenir des prix avantageux. En somme, l’alliance temporaire permettait de freiner la concurrence ouverte entre les divers producteurs, concurrence à l’avantage d’adversaires comme les États-Unis.
En novembre 2016, une première entente de l’OPEP+ a permis de retrancher 1 million de barils à la production pétrolière quotidienne, et ce, pour une durée d’une demie année. L’Indonésie, quant à elle, s’est retirée temporairement de l’entente, refusant de réduire de 5% sa production. À l’origine de cette entente se trouve une prédiction selon laquelle la consommation américaine de pétrole produit sur le territoire national allait augmenter, et ce, au détriment du pétrole étranger. À cet effet, le prix du baril de pétrole vendu aux États-Unis après que le pays ait augmenté sa production nationale est passé de 114$ le baril en 2014 à 27$ le baril en 2016. Face à une compétition accrue, l’OPEP+ s’engageait donc dans une lutte plus difficile qu’avant pour écouler ses marchandises.
L’entente avec la Russie a été reconduite jusqu’en mars 2018, puis à coups de près de deux millions de barils par jour jusqu’à la fin de l’année 2018. Le 29 juin 2019, la Russie accepte de prolonger les coûts de production de 2018 pour encore six à neuf mois. En décembre 2019, une autre entente est conclue pour les trois premiers mois de l’année 2020. C’est ce qui amène aux négociations rompues de mars 2020. Plus précisément, le 5 mars se tenait un congrès de l’OPEP qui adoptait le retranchement de 1,5 millions de barils par jours et qui convenait d’une prochaine rencontre en juin 2020. Le 6 mars, l’OPEP soumettait, d’après ce qui avait été convenu au congrès, une nouvelle entente à la Russie qui a décidé de s’y soustraire. Depuis, on assiste à des négociations en dent de scie et à des promesses de façade pour sauver les apparences.
La Russie a manœuvré ainsi pour déstabiliser l’impérialisme américain : suite à l’injection massive de pétrole étranger, russe et saoudien, à un prix de vente incroyablement bas, le prix de vente du pétrole aux États-Unis, et du pétrole produit aux États-Unis, a chuté dramatiquement. La dépréciation du prix du pétrole américain a pénalisé les producteurs, rendant la réalisation du profit impossible, comme ce fut le cas en Alberta. Cette manœuvre offensive était du jamais vu : elle laissait présager une situation exceptionnelle, soit une concurrence exacerbée, causée par les effets de la pandémie de COVID-19 sur le marché pétrolier.
Nous pouvons ainsi constater que le fonctionnement du capitalisme fusionne avec l’impact général de la pandémie (diminution de consommation industrielle et individuelle, et donc, de production), le tout, dans la concurrence internationale entre les puissance impérialistes. Un bloc d’alliances tactiques s’est donc retrouvé modifié par une conjoncture complexe.
L’effondrement boursier de mars 2020 s’ajoute à la guerre de prix du pétrole
La déclenchement d’une guerre ouverte sur le prix du pétrole a impulsé et renforcé des tendances financières désastreuses marquées par un « effondrement » des bourses d’actions au mois de mars dernier. Cette guerre a confirmé des capitalistes et des investisseurs financiers dans l’idée de vendre leurs actions et leur portefeuille avant que la situation n’empire et que leur cote en bourse ne diminue. Cela a donné lieu à un phénomène d’ensemble selon lequel la majorité des bourses d’actions dans le monde a vu les indices boursiers respectifs tomber en flèche. Il en a été de même pour la valeur des sociétés par actions cotées en bourse. On parlait alors « de volatilité » et « d’incertitude » sur les marchés financiers. L’énorme perte en valeur boursière qui a secoué le monde entier est venue renforcer la lutte entre les impérialistes cherchant à protéger leur bourse d’actions nationale, leurs monopoles et les cotes de crédit de ceux-ci.
Déjà, entre le 24 et le 28 février, les trois indices boursiers principaux de l’impérialisme américain, soit le Dow Jones Industrial Average (DJIA), le Nasdaq Composite et le S&P 500, ont connu la perte hebdomadaire la plus forte depuis 2008 et ont fait l’objet d’une « correction boursière ». Le 9 mars, la grande majorité des bourses d’actions à travers le monde a subi de sévères contractions. La chute boursière a été la pire qui ait été enregistrée depuis la grande récession de 2008. Pour l’essentiel, dans le déroulement de l’effondrement boursier de mars 2020, on retrouve trois journées importantes :
- Le 9 mars (Black Monday I) : le DJIA tombe de 2013.76 points, le Nasdaq de 624.34 points et le S&P 500 de 225.81 points. Le prix du pétrole tombe de 22%, le S&P/TSX de 10%.
- Le 12 mars (Black Thursday) : les bourses américaines et européennes tombent de plus de 9%. Wall Street connaît sa pire journée depuis 1987.
- Le 16 mars (Black Monday II) : le DJIA tombe de près de 3000 points et les trois indices de Wall Streets tombent de plus de 12%.
Chacune de ces journées est marquée par des « fermetures momentanées » et d’autres mécanismes de « financial circuit breaker » ont du être utilisés pour limiter les transactions et empêcher l’effondrement d’être encore plus abrupte. Les pertes exceptionnelles sont loin d’être uniques aux bourses de Wall Street : l’on en recense au TSX – Canada, au IBOVESPA – Brésil, au ASX 200 – Australie, au FTSE 100 – Royaume-Uni, au FTSE MIB – Italie, au CAC 40 – France, au DAX – Allemagne, au STOXX Europe 600, au Nikkei 225 – Japon, au STI – Singapour, au CSI 300 – Chine, et au NIFTY 50 – Inde. Cette liste est loin d’être exhaustive. Elle ne compile que les principales bourses d’actions. Pour se convaincre du caractère exceptionnel des trois journées ayant marqué l’effondrement boursier récent, il suffit de regarder le pourcentage de pertes quotidiennes enregistré en mars 2020 et de le comparer aux statistiques compilées par chacune des bourses depuis leur création. Faisons l’exercice pour le Dow Jones Industrial Average (DJIA), le Nasdaq Composite et le S&P 500 en examinant le nombre de points à la fermeture de la journée, le nombre de points perdus et le pourcentage que représente la perte quotidienne.
Tableau 1 : Plus grandes pertes journalières DJIA
1 |
1987-10-19 |
1,738.74 |
−508.00 |
−22.61 |
2 |
2020-03-16 |
20,188.52 |
−2,997.10 |
−12.93 |
3 |
1929-10-28 |
260.64 |
−38.33 |
−12.82 |
4 |
1929-10-29 |
230.07 |
−30.57 |
−11.73 |
5 |
2020-03-12 |
21,200.62 |
−2,352.60 |
−9.99 |
6 |
1929-11-06 |
232.13 |
−25.55 |
−9.92 |
7 |
1899-12-18 |
58.27 |
−5.57 |
−8.72 |
8 |
1932-08-12 |
63.11 |
−5.79 |
−8.40 |
9 |
1907-03-14 |
76.23 |
−6.89 |
−8.29 |
10 |
1987-10-26 |
1,793.93 |
−156.83 |
−8.04 |
11 |
2008-10-15 |
8,577.91 |
−733.08 |
−7.87 |
12 |
1933-07-21 |
88.71 |
−7.55 |
−7.84 |
13 |
2020-03-09 |
23,851.02 |
−2,013.76 |
−7.79 |
14 |
1937-10-18 |
125.73 |
−10.57 |
−7.75 |
15 |
2008-12-01 |
8,149.09 |
−679.95 |
−7.70 |
16 |
2008-10-09 |
8,579.19 |
−678.92 |
−7.33 |
17 |
1917-02-01 |
88.52 |
−6.91 |
−7.24 |
18 |
1997-10-27 |
7,161.14 |
−554.26 |
−7.18 |
19 |
1932-10-05 |
66.07 |
−5.09 |
−7.15 |
20 |
2001-09-17 |
8,920.70 |
−684.81 |
−7.13 |
Tableau 2: Plus grandes pertes journalières S&P 500
1 |
1987-10-19 |
224.84 |
−57.86 |
−20.47 |
2 |
1929-10-28 |
22.74 |
−3.20 |
−12.34 |
3 |
2020-03-16 |
2,386.13 |
−324.89 |
−11.98 |
4 |
1929-10-29 |
20.43 |
−2.31 |
−10.16 |
5 |
1929-11-06 |
20.61 |
−2.27 |
−9.92 |
6 |
2020-03-12 |
2,480.64 |
−260.74 |
−9.51 |
7 |
1937-10-18 |
10.76 |
−1.10 |
−9.27 |
8 |
2008-10-15 |
907.84 |
−90.17 |
−9.04 |
9 |
2008-12-01 |
816.21 |
−80.03 |
−8.93 |
10 |
1933-07-20 |
10.57 |
−1.03 |
−8.88 |
11 |
2008-09-29 |
1,106.39 |
−106.62 |
−8.79 |
12 |
1933-07-21 |
9.65 |
−0.92 |
−8.70 |
13 |
1987-10-26 |
227.67 |
−20.55 |
−8.28 |
14 |
1932-10-05 |
7.39 |
−0.66 |
−8.20 |
15 |
1932-08-12 |
7.00 |
−0.61 |
−8.02 |
16 |
1932-05-31 |
4.47 |
−0.38 |
−7.84 |
17 |
1934-07-26 |
8.36 |
−0.71 |
−7.83 |
18 |
2008-10-09 |
909.92 |
−75.02 |
−7.62 |
19 |
2020-03-09 |
2,746.56 |
−225.81 |
−7.60 |
20 |
1940-05-14 |
10.28 |
−0.83 |
−7.47 |
Tableau 3: Plus grandes pertes journalières Nasdaq Composite
1 |
2020-03-16 |
6,904.59 |
−970.28 |
−12.32 |
2 |
1987-10-19 |
360.20 |
−46.10 |
−11.35 |
3 |
2000-04-14 |
3,321.29 |
−355.49 |
−9.67 |
4 |
2020-03-12 |
7,201.80 |
−750.25 |
−9.43 |
5 |
2008-09-29 |
1,983.73 |
−199.61 |
−9.14 |
6 |
1987-10-26 |
298.90 |
−29.60 |
−9.01 |
7 |
1987-10-20 |
327.80 |
−32.40 |
−9.00 |
8 |
2008-12-01 |
1,398.07 |
−137.50 |
−8.95 |
9 |
1998-08-31 |
1,499.25 |
−140.43 |
−8.56 |
10 |
2008-10-15 |
1,628.33 |
−150.68 |
−8.47 |
11 |
2000-04-03 |
4,223.68 |
−349.15 |
−7.64 |
12 |
2020-03-09 |
7,950.68 |
−624.94 |
−7.29 |
13 |
2001-01-02 |
2,291.86 |
−178.66 |
−7.23 |
14 |
2000-12-20 |
2,332.78 |
−178.93 |
−7.12 |
15 |
2000-04-12 |
3,769.63 |
−286.27 |
−7.06 |
16 |
1997-10-27 |
1,535.09 |
−115.83 |
−7.02 |
17 |
2011-08-08 |
2,357.69 |
−174.72 |
−6.90 |
18 |
2001-09-17 |
1,579.55 |
−115.83 |
−6.83 |
19 |
2008-11-19 |
1,386.42 |
−96.85 |
−6.53 |
20 |
2001-03-12 |
1,923.38 |
−129.40 |
−6.30 |
Nous remarquons que les résultats enregistrés lors des journées marquantes de mars 2020 « ont leur pareil » dans l’histoire du capitalisme, soit en 1929, 1987, 2008, années correspondant à certaines des plus grandes crises économiques du mode de production actuel! Il faut savoir que dans l’immense majorité des clôtures quotidiennes de marchés boursiers, la variation notée se situe entre -1% et +1%.
À la fin mars et au début du mois d’avril, dans tous les pays du G7, on a observé au moins un indice boursier annoncé en « bear markets territories ». Ce terme boursier désigne une tendance chez les investisseurs à retirer leur argent de la bourse, soit à récupérer leurs investissements pour préserver leur gain en capital. Ce « manque de confiance », caractérisant les réflexions individuelles rationnelles des investisseurs, donne inévitablement lieu à un chaos boursier généralisé. En mars 2020, la tendance était présente dans au moins une bourse nationale majeure de quatorze des vingt pays du G20. Les valeurs d’actions à l’échelle mondiale ont connu des pertes de 25 à 30%. Des analyses prédisent même jusqu’à 30% de pertes pour le PIB américain. Rappelons-nous que l’effondrement boursier de mars 2020 fait suite à une période d’expansion quasi ininterrompue des bourses d’actions et de marchés financiers, période qui a vu le jour suite à la crise économique de 2008.
Une analyse à poursuivre et à parfaire
Les conditions qui prévalent actuellement, celles de la lutte pour la relance économique, s’inscrivent, en partie, en continuité avec la guerre des prix du pétrole, la concurrence impérialiste et l’effondrement boursier. Ces conditions attisent la volonté des capitalistes de relancer le profit au plus vite. L’affrontement entre les monopoles nationaux se déroule en partie à travers l’instrument représentatif de leur force que constituent les bourses d’actions nationales dans lesquelles ils sont inscrits, indexés et dans lesquelles ils concentrent de plus en plus d’argent transformé en capital au moyen d’investissements, d’épargne et des fonds de placement. De la même façon, la lutte à la relance économique est le produit des lois générales et des tendances historiques du capitalisme.
La chute de la valeur des actions et du prix du pétrole influencera la relance économique entamée et le déconfinement précipité. Cela dit, ce ne sont pas les seuls phénomènes économiques des dernières semaines qui auront des répercutions notables. Il nous faudra tous bien les comprendre. Il faudra aussi s’attarder aux tendances générales des dernières années et des dernières décennies au sein du mode de production capitaliste. Enfin, nous aurons à préciser notre analyse, en tant que marxistes, des bourses d’actions et des différents produits et marchés financiers.