COVID-19 : La double fonction de l’état d’urgence sanitaire et des mesures mises en place
Dans le cadre de la pandémie, l’état d’urgence sanitaire et les mesures étatiques mises en place occupent une double fonction dans la société bourgeoise. Elles constituent à la fois un corpus de véritables mesures de santé publique et un corpus mesures de répression préventive. L’État capitaliste, drapé dans sa vertu, se prépare ainsi à affronter d’éventuels soulèvements populaires. L’objectif est de maintenir la société civile bourgeoise et les conditions nécessaires à la reproduction et à la circulation du capital social.
Il nous faut appréhender le phénomène sans le simplifier à outrance. Les gens normaux donnent leur aval à l’esprit général des mesures : les dénoncer en bloc reviendrait à rejeter celles qui sont nécessaires et justifiées de même qu’à s’aliéner inutilement la population. Cela dit, l’analyse de la double fonction de l’état d’urgence sanitaire prendra tout son sens à mesure que le centre de gravité des mesures de santé publique changera avec le temps : le rôle secondaire qu’elles jouent aujourd’hui sera leur rôle premier demain. Le développement général de la situation produira ce déplacement. Le prolétariat passera d’un état d’étonnement face aux actions du gouvernement à un état de colère à l’endroit du pouvoir bourgeois. Force est d’admettre que déjà, des travailleurs sont de plus en plus en proie à l’indignation devant l’arbitraire et le caractère injuste de certaines mesures, ce qui n’ira qu’en empirant au cours des prochains mois.
Des débats au sein de la bourgeoisie
Les décisions gouvernementales récentes façonnent le monde tel qu’il est devenu depuis le début de la crise : elles ont un poids réel dans la société. Les nouvelles mesures exécutives et législatives suscitent de nombreux débats. Au sein des classes dominantes, la pandémie provoque un mouvement large et complexe d’analyses et d’appropriation théorique des évènements. Cela amène nombre de professionnels et d’experts en tout genre à débattre au sujet de la propagation du coronavirus et de la manière de la freiner. Certains s’attardent à la « gestion de la société en temps de crise » et à la « préservation de l’économie ». On entend les États nationaux, les organisations internationales, les centres de recherche, les scientifiques de diverses disciplines et les think tanks capitalistes proposer leurs analyses et débattre, entre autres, des modélisations mathématiques de même que des conséquences de la crise sanitaire sur la vitalité de l’économie nationale.
Aux suites du mouvement unifié de mars 2020, tous les acteurs au pouvoir prennent la mesure de la rentabilité sanitaire de leurs décisions et tentent d’en minimiser l’impact économique en se montrant plus avares que le mois dernier. On en veut pour notre argent, à tel point que par exemple, l’OCDE a mis en place un outil de suivi des différentes mesures nationales en temps réel. Ainsi, chaque État surveille ce qui se passe chez ses homologues, question de ne pas trop en faire. D’ailleurs, nombreux sont les outils statistiques et graphiques à cette fin. Dans ce contexte, les liens entre la biologie, la virologie, l’épidémiologie et les sciences sociales sont fondamentaux, tout comme le sont les liens entre le matérialisme historique et les statistiques, la modélisation mathématique et la prévision d’événements sociaux.
Les analystes bourgeois se penchent également sur des questions parfaitement superflues telles que l’opposition entre la démocratie libérale et la « non-démocratie ». Les partisans de ces débats futiles cherchent à démontrer l’inefficacité du « modèle politique » chinois-russe quant à la gestion de la pandémie. L’acharnement de certaines « agences de recherche en relations internationales » sur cette question en dit long sur la lutte qui a cours entre les puissances impérialistes. Les travaux récents du think tank « Political Capital » en sont de bons exemples : ils soutiennent qu’en rapatriant l’ensemble des pouvoirs, le président de la Hongrie est ouvertement passé « à la dictature ». Political Capital a comme objectif d’étudier la propagande russe et l’influence violente de la Russie dans la région de l’Autriche, de la Hongrie, de la Pologne et de la République Tchèque, sujet qui est cher à l’impérialisme américain. Pourtant, la crise actuelle provoque, partout dans la monde, une réorganisation du pouvoir politique et des formes gouvernementales dans la superstructure de la société bourgeoise. La Hongrie n’y fait pas exception… mais les États-Unis ou encore le Canada non plus! Partout dans le monde, on a assisté à des mesures du même ordre. Les bilans à tirer de la crise que nous traversons ne doivent donc pas tant porter sur les particularités nationales que sur les limites objectives de la société dans laquelle nous vivons. Malheureusement, bien des « spécialistes » pensent les problèmes en dehors de la société.
De nombreuses mesures à cartographier et à analyser
La gestion capitaliste de la pandémie actuelle nous amène à nous demander en quoi la gestion socialiste d’une telle crise sanitaire serait supérieure. La critique de la gestion capitaliste doit s’attaquer à la racine du problème et appréhender l’essence de la santé publique bourgeoise pour, un jour, nous permettre de dépasser le niveau d’organisation permis par le capitalisme, une société se développant sur l’intérêt privé, le profit et la concurrence.
Toutefois, pour critiquer les mesures auxquelles on assiste, les révolutionnaires doivent les connaître, doivent maîtriser les débats sur la propagation du virus, doivent comprendre les données compilées, et ce, tout en replaçant ces matériaux dans la réalité de la société bourgeoise et du capitalisme. Il faut donc minimalement se prêter à l’exercice de recensement des mesures. Le spectre est large, allant de mesures économiques à des restrictions sociales telles que les couvre-feux, les patrouilles, le déploiement de l’armée, la surveillance téléphonique, l’interdiction de rassemblement, la suspension des travaux parlementaires, le renforcement de l’exécutif national, les amendes, les peines de prison, le confinement, la quarantaine, la limitation des déplacements entre les régions, etc. Examinons de manière non-exhaustive ce qui a été décrété au Canada et au Québec du 28 février (1er cas recensé dans la province) au 5 avril dernier :
La suspension de l’accès aux visiteurs à l’Assemblée nationale (12 mars); l’ajournement des travaux parlementaires jusqu’au 21 avril (17 mars); l’interdiction des rassemblements de 250 personnes et plus (12 mars); la recommandation d’une quarantaine de 14 jours pour les voyageurs arrivant de l’étranger (11 mars); la déclaration de l’état d’urgence sanitaire par décret (13 mars); la fermeture des écoles et des garderies (13 mars); la fermeture des lieux publics à Montréal – bibliothèques, arénas, centres sportifs, musées (13 mars); l’interdiction des visites en établissements de soins de longue durée (14 mars); la recommandation que les personnes âgées de 70 ans et plus soient confinées à domicile (14 mars); la mise en place de services de garde gratuits pour les travailleurs du réseau de santé (14 mars); la fermeture dans l’ensemble du Québec des lieux de spectacles et de loisirs – cinémas, théâtres, gymnases et la moitié des salles à manger de restaurants (15 mars); la fermeture des frontières canadiennes à tous sauf aux citoyens canadiens (16 mars); la convergence de tous les vols étrangers à destination du Québec à l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau (16 mars); la mise sur pied du Programme d’aide temporaire aux travailleurs (PATT) du Québec de 573$ par semaine pour les travailleurs mis en quarantaine (19 mars); l’extension de la date limite pour faire sa déclaration d’impôts 2019 jusqu’au 1er juin (19 mars); l’octroi par Québec de 2,5 milliards de dollars aux entreprises manquant de liquidités (19 mars); l’octroi de 5 millions de dollars par la ville de Montréal pour venir à la rescousse des PME (19 mars); le lancement de l’opération spéciale de prévention de la SQ (19 mars); l’adoption du Plan canadien de mobilisation du secteur industriel pour lutter contre la COVID-19 (20 mars); l’interdiction de tout rassemblement intérieur et extérieur (21 mars); la fermeture des restaurants, des centres commerciaux, des salons de coiffure et d’esthétique (22 mars); la mise sur pause de toute activité commerciale non-essentielle pour trois semaines (23 mars); l’annonce que l’entreprise AMD assurera la production annuelle de 30 à 50 millions de masques en juillet pour approvisionner le Canada (27 mars); la déclaration de l’état d’urgence à Montréal (27 mars); l’installation de barrages routiers pour restreindre l’accès à huit régions du Québec (28 mars); la commande de 300 millions de masques Bauer par le gouvernement (29 mars); l’installation de barrages routiers pour restreindre l’accès à quatre nouvelles régions du Québec (1er avril); le droit accordé par le DPCP à la SQ et au SPVM de remettre des contraventions sur le champs pour non-respect des consignes de distanciation, contraventions allant de 1 000$ à 6 000$ (3 avril); l’extension de la pause économique jusqu’au 4 mai (5 avril); le lancement du Panier bleu (5 avril); le lancement de la Prestation canadienne d’urgence (PCU) de 2 000$ par mois pendant 4 mois pour la période du 15 mars au 3 octobre 2020 (6 avril).
Des listes comme celle-ci, on peut en faire pour toutes les régions du globe. Mais partout, on retrouve, pour l’essentiel, 5 catégories de mesures :
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La réorganisation du pouvoir politique et de la superstructure en général;
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L’encadrement physique de la population contribuant à l’émergence de nouvelles normes sociales;
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L’utilisation d’amendes et de peines judiciaires;
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L’adoption de mesures économiques touchant au financement de la production et de la circulation du capital;
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La réorganisation concrète d’une partie de la production et de l’activité économique à travers la « planification », l’inventaire national, la relocalisation de ressources et l’identification de besoins essentiels.
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Les trois premières catégories de mesures nous intéressent tout particulièrement dans notre analyse de la double fonction de l’état d’urgence sanitaire. Quant aux deux dernières, rappelons que notre journal en a déjà traité, du moins partiellement, dans les articles COVID-19 : Des évènements qui nous révèlent que nous sommes dans l’antichambre du socialisme ainsi que COVID-19 : Les travailleurs n’ont pas à payer pour les mesures de la bourgeoisie. Dans les catégories 4 et 5, on retrouve notamment les mesures mises en place pour faire face aux problèmes de liquidité, d’endettement des entreprises, etc. Pour faire court, l’État bourgeois n’a pas recours à ces mesures pour veiller au bien-être des travailleurs, mais bien pour débloquer suffisamment de liquidité afin que le capital circule et que l’économie soit secourue. D’ailleurs, l’argent destinée aux « particuliers » n’en représente qu’une partie. La part du lion va aux entreprises.
Quand prévention rime avec répression
Les mesures adoptées doivent préserver tout ce qui est nécessaire au maintien et à la reproduction de la société capitaliste. Par exemple, la réorganisation du pouvoir politique et de la superstructure débarrasse la démocratie bourgeoise du superflu habituel et recentre le pouvoir dans les mains de l’exécutif. Les décisions actuelles de l’exécutif ont force de loi (par exemple, les décrets) et sont plus efficientes qu’à l’habitude. Par contre, dans certains cas, la centralisation des pouvoirs dans les mains de l’exécutif n’est pas complète. Par exemple, au Canada, on a maintenu en poste un nombre très restreint d’élus à la chambre des communes tout en larguant le sénat. Cette réorganisation du pouvoir politique s’inscrit dans les tendances historiques du dernier siècle : c’est exactement la forme que les pays ont adopté en temps de guerre ou de lutte sociale exacerbée. Cela nous laisse entrevoir toute la puissance de l’État moderne lorsque celui-ci se libère de son carcan habituel.
Mais pour l’essentiel, la double fonction de l’état d’urgence sanitaire provient des mesures liées à l’encadrement physique de la population. Ces mesures cherchent à freiner la propagation de la COVID-19, mais avec le temps, elles serviront aussi à contenir la révolte spontanée des masses populaires. À ce chapitre, l’on retrouve le confinement, la quarantaine, l’interdiction de rassemblement, la surveillance et les patrouilles, les limitations de déplacements entre régions, mais aussi les appels généraux lancés par l’État et par la Santé publique tels que le lavage des mains, la désinfection des surfaces, la distanciation de deux mètres entre les personnes, etc.
L’ensemble de ces mesures de prévention individuelle et collective contribue à l’émergence de nouvelles normes et relations sociales. Plusieurs d’entre elles contribuent réellement à la lutte contre la propagation du coronavirus. Cela dit, elles contribuent aussi à l’édification d’un cadre « de sécurité préventive et de maintien de l’ordre » pour faire face à d’éventuelles émeutes et actions violentes. En effet, la possibilité d’un mouvement de masse spontané et violent, bien qu’éphémère et ponctuel, généré par la détérioration des conditions de vie des gens est bien réelle. Par conséquent, l’exécutif capitaliste se voit dans l’obligation de développer une planification bidimensionnelle (santé publique et « sécurité » publique), et ce, dans le but de garder le contrôle sur les événements à venir et de parvenir à maintenir la société bourgeoise en place. Le pouvoir bourgeois se prépare à faire face à ce mouvement à venir même s’il n’a pas la certitude que ce mouvement verra le jour et même s’il ne peut pas en prédire la force et la durée. Un plan de contingence est élaboré pour envisager tous les scénarios possibles, du moins pire au pire. De manière logique et organique, l’État bourgeois anticipe ce qui risque de se produire lorsque la situation sanitaire et économique va aller en se détériorant.
L’interdiction de rassemblement pèse déjà lourd sur les activités syndicales et politiques en général. Au départ, cette interdiction a reçu un appui favorable dans les masses, et ce, avec raison. Mais déjà on voit poindre l’invocation de cette interdiction pour empêcher et réprimer les formes spontanées de la révolte des masses. Cet usage répressif de la mesure ira en s’accroissant. Il permettra de sévir dans les milieux populaires et de réprimer durement les manifestations prolétariennes de colère en tout genre. Sans compter que la présence policière accrue et les contrôles routiers ont déjà un effet dissuasif. Les peines sévères et les amendes salées sont d’ailleurs vertement critiquées par les masses pour leur caractère injuste. En fait, ces méthodes judiciaires n’ont rien à voir avec la prévention effective de la contagion. Pourtant, le gouvernement clame le contraire. Pire encore, il encourage la délation et attise la haine et la peur envers les « récalcitrants ». Il pleut déjà des interventions policières complètement arbitraires; demain, ce sera un déluge.
Le maintien de la société bourgeoise est la colle qui unit la santé publique à la « sécurité » publique. Elle lie également les autres décisions et la réorganisation des dernières semaines. Ce maintien se décline ainsi :
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Empêcher l’économie nationale d’être trop fortement et durablement déstabilisée par l’épidémie;
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Préserver la population et les infrastructures de la société civile bourgeoise;
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Conserver les conditions nécessaires à la reproduction et à la circulation de l’ensemble du capital dans la société;
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Se prémunir contre les manifestations de violence et de désespoir de même que contre l’effet qu’elles pourraient avoir dans la conscience générale des masses.
La possibilité d’une révolte populaire massive n’ira qu’en s’accentuant, et ce, tant que durera la crise. Les gouvernements cherchent donc à éviter par tous les moyens qu’une éventuelle révolte soit la bougie d’allumage d’une crise politique. Le centre de gravité de l’état d’urgence sanitaire passera donc tôt ou tard de la santé publique au maintien de l’ordre. Plus le déconfinement progressera et plus la deuxième vague de l’épidémie sera indéniable, plus la contestation grandira et plus la répression s’intensifiera. Dans les faits, la bourgeoisie et ses représentants ont de plus en plus de mal à berner les travailleurs. Déjà, leurs mensonges grossiers et éhontés sur la stabilisation de la crise dans les établissements de soins attisent la colère des travailleuses du réseau de la santé au Québec et ailleurs.
L’origine de la double fonction : le maintien de l’ordre établi et la préservation de la société
En tant que matérialistes, il faut comprendre l’origine de la double fonction. Il ne s’agit pas d’un plan conscient de lutte contre le prolétariat révolutionnaire organisé; il s’agit d’un plan de contingence élaboré sous la pression qu’exerce la concurrence internationale. Des plans comme celui auquel on assiste présentement, on en voit surgir lors de situations exceptionnelles telles que les désastres civils, les catastrophes naturelles, les pannes de courant nationales, les attentats « terroristes », les guerres, les événements sportifs majeurs, etc. Ils font partie de l’arsenal du pouvoir politique dans un État capitaliste moderne. Ce plan de la bourgeoisie n’est pas développé consciemment dans une optique de lutte de classe comme ce fut le cas, par le passé, quand la bourgeoisie avait face à elle des adversaires politiques (partis) capables de la renverser, quand elle affrontait un large mouvement révolutionnaire, ou même, dans certains cas, quand elle devait mater une lutte de libération nationale organisée. À ce jour, les conditions générales de la lutte entre la bourgeoisie et le prolétariat n’exigent pas de l’exécutif national l’écrasement d’une organisation révolutionnaire, mais seulement le maintien de la « paix sociale » et de la société civile capitaliste telle qu’elle existe.
Il n’en reste pas moins que la situation peut évoluer : l’action cumulée des travailleurs essentiels exténués et révoltés, des travailleurs non-rembauchés ayant épuisé leurs prestations d’urgence, des chômeurs d’avant la crise, de la pression des banques sur les emprunteurs et de l’activité syndicale peut modifier le cours de l’histoire. On peut assister à un pourrissement de la situation à tel point que des centaines de milliers, voire des millions de prolétaires pourraient être plongés dans des conditions d’existence intenables. Plus la situation évoluera pour le pire, plus la bourgeoisie et le prolétariat développeront leur conscience de classe et plus il y aura des opportunités à saisir pour les révolutionnaires. C’est pourquoi il est impératif de se déployer là où des milliers de prolétaires s’organisent, comme par exemple les syndicats qui défendent les travailleuses de la santé. Ces derniers regroupent des dizaines de milliers de travailleuses faisant la triste découverte des contradictions qui traversent la société basée sur l’exploitation et faisant l’objet des pires attaques du capitalisme. Au fond, la crise de la COVID-19 ne vient que nous rappeler les tâches immédiates auxquelles nous devons nous attarder, soit intervenir activement dans le mouvement spontané de résistance populaire et s’enraciner dans les grandes concentrations de prolétaires.