Lock-out chez ABI : Legault avec les capitalistes

Comme chacun et chacune le sait déjà, quelque 1030 employés de l’Aluminerie ABI sont en lock-out depuis le 11 janvier 2018 à la suite de la décision d’Alcoa et de Rio Tinto Alcan, qui, faut-il le rappeler, sont deux puissantes multinationales capitalistes et qui ont décidé unilatéralement de fermer temporairement l’usine située à Bécancour. C’est dans ce contexte, et afin de faire progresser leurs revendications, que les lockoutés ont cherché à obtenir l’appui du premier ministre et chef de la CAQ François Legault. Mais ce dernier, comme on devait s’y attendre, s’est vite rangé du coté des patrons, considérant que ces derniers avaient raison et que le problème était « du côté du syndicat». Et, comme si ce n’était pas suffisant, le premier ministre Legault a profité de sa visite aux États-Unis pour de nouveau démontrer tout son mépris envers les ouvriers et ouvrières en réitérant qu’il épousait totalement et unilatéralement les idées et les demandes des capitalistes.

Ce qui choque le premier ministre, c’est évidemment que des travailleurs et travailleurs ayant une « bonne » rémunération osent quand même demander des augmentations de salaire ainsi que la bonification d’autres avantages sociaux. C’est pourquoi, en pleine session de l’assemblée nationale, Legault ne s’est pas gêné pour affirmer que le syndicat devait faire des concessions, notamment en raison «des salaires très importants». Il a par la suite poursuivit son travail de gestionnaire pour le capital en réitérant que les demandes syndicales étaient «déraisonnables» (en particulier celles ayant trait aux heures de délibération syndicales ainsi qu’aux prestations de retraite). Pas difficile de constater que le gouvernement Legault, qui se présente comme le gouvernement des bonnes jobs, est avant tout le gouvernement du profit et de la business.

Ce que vient démontrer le parti pris du gouvernement en faveur d’ABI est la chose suivante : le gouvernement caquiste est un ferme défenseur des intérêts des exploiteurs. Plus encore, le gouvernement caquiste est pareil à tous les gouvernements chargés d’administrer la société pour le compte des capitalistes par le biais de l’État bourgeois, en ce qu’il organise les lois du travail et les interventions de l’État afin que les travailleurs et les travailleuses soient placés devant l’obligation de perdre des choses au niveau de leurs conditions de travail pour espérer avoir une quelconque augmentation de salaire. Chaque dollar de plus versé en salaire est alors payé en augmentation de la cadence de travail par les travailleurs et les travailleuses.

Plus généralement, le gouvernement Legault (comme tous les partis appelés à gouverner sous le capitalisme) ne veut rien entendre des revendications des travailleurs et des travailleuses. Cela n’est guère surprenant si on considère le rôle que l’État capitaliste est appelé à jouer dans le conflit permanent entre le capital (les patrons) et le travail (les travailleurs et les travailleuses). C’est que l’État n’est jamais neutre, c’est-à-dire qu’il n’est jamais le gouvernement de tout le peuple. En effet, l’histoire démontre que l’État capitaliste a un rôle spécifique à jouer, à savoir celui de maintenir les conditions d’exploitation et la domination de la bourgeoisie sur la société en cherchant notamment à empêcher que les contradictions qui surgissent entre les exploiteurs et les exploités gagnent en intensité et prennent de l’ampleur, notamment en procédant à la mise en place de politiques qui vont favoriser l’enrichissement des premiers (la minorité exploiteuse) et attribuant des miettes aux autres (la majorité exploitée).

Dans ce contexte, combattre pour de meilleurs salaires et des meilleures conditions de travail, c’est se placer du côté de l’avenir et du progrès pour la majorité de la population et inversement, imposer des reculs dans les conditions de travail, c’est maintenir la majorité dans des conditions de vie déplorables. Les communistes révolutionnaires estiment, quant à eux et elles, que les travailleurs et les travailleuses d’ABI ont totalement raison de lutter pour leurs revendications. Toutefois, les communistes ne manquent pas d’ajouter que cela n’est qu’un premier pas et que pour espérer gagner durablement, c’est-à-dire ne pas revenir en arrière, les ouvriers et les ouvrières doivent maintenant lutter pour prendre le contrôle de la production, donc exproprier les capitalistes, et ne pas se contenter de le faire dans une usine, mais se saisir de la totalité de la production à l’échelle du pays et, en se coordonnant par la suite, produire selon les besoins réels de la société et non plus pour enrichir une minorité. Autrement dit, les communistes mettent de l’avant qu’il faut joindre et lier toutes nos revendications d’aujourd’hui par la lutte pour reverser le capitalisme et instaurer le socialisme.

Affichons notre solidarité dans l’action pour le socialisme et pour nos revendications!

D’usine en usine, d’un océan à l’autre, formons un vaste mouvement révolutionnaire ouvrier !