Appuyons les travailleurs et travailleuses d’ABI!

C’est un geste courageux qu’ont posé les travailleurs et travailleuses de la compagnie ABI en rejetant par une large majorité (82%) les dernières offres patronales. Il fallait en effet faire montre d’une détermination sans faille pour ainsi refuser la possibilité de rentrer au travail après plus de 14 mois d’un lock-out décrété par la compagnie. Cela dit, la dernière offre déposée par ABI était moins généreuse que celle qui avait été présentée par l’employeur avant qu’il ne décrète un lock-out et qui avait été largement rejetée à ce moment là par les membres du syndicat de la section locale du Syndicat des métallos.

Il était évident que la décision prise par les travailleurs et travailleuse allait déplaire aux capitalistes propriétaires de l’usine. En effet, ABI est la propriété à 75% du puissant et énergivore monopole qu’est Alcoa, monopole qui a engrangé en 2018 des profits de 227 millions $. ALCOA est de fait le 3e plus gros monopole de l’aluminium dans le monde avec 129 000 employés répartis dans 43 pays et un chiffre d’affaires de plus 25 milliards dollars US en 2011. Outre l’usine de Bécancour, la compagnie possède trois autres usines au Canada à Baie-Comeau et Deschambault qui ensemble exploitent au total 3 000 salariés.

Faisant face à un géant, seule leur détermination ainsi que la solidarité de la classe ouvrière peuvent permettre aux travailleurs et travailleuses de remporter une victoire. Hélas jusqu’à présent, les appareils syndicaux ont été peu mobilisés, et leur engagement c’est limiter à participer aux manifestations en solidarité avec les lock-outés. Par ailleurs, les travailleurs et travailleuses d’ABI doivent aussi composer avec la petite mafia politique régionale qui espère toujours une issue positive au conflit. En effet, avant la décision courageuse prise par les travailleurs et travailleuses, le maire de Bécancour, Jean-Guy Dubois, s’était dit optimiste quant à l’issue du vote : « Je ne peux pas prédire [le résultat du vote]. Comme je m’amuse à le dire, ma bouteille de champagne est sortie. Ça fait longtemps qu’elle était là. Elle n’est pas encore débouchée, mais j’espère, j’espère la sabrer aujourd’hui ».

Que faire maintenant?

Pour sortir de l’isolement et espérer remporter la victoire, le syndicat local doit compter sur ses propres forces et cesser de croire à une intervention providentielle du gouvernement caquiste. Le syndicat local doit chercher à initier des actions qui sont à sa portée. Notamment, il doit chercher à organiser un front ouvrier local autour de lui, composé de tout ceux et celles qui sont en mesure de soutenir la lutte et participer à des actions jusqu’à ce que les capitalistes présentent des offres acceptables.

De même, le syndicat local doit, tout comme ceux et celles qui se solidarisent avec les travailleurs et travailleuses d’ABI, interpeller les centrales syndicales afin que ces dernières développent une bataille populaire pour le droit au travail, pour des conditions décentes de travail et pour le maintien des emplois. Surtout, il faut que les centrales cessent de dormir au gaz et qu’elles s’activent, mobilisent, et utilisent une partie des montants faramineux qu’elles engrangent années après années pour matérialiser un soutien réel à la cause des lock-outés. Bref, il faut inquiéter ABI en lui montrant que la classe ouvrière est capable d’agir.

Ces idées sont loin d’être extraordinaires, ce sont des propositions qui ont été historiquement validées par l’expérience conjointement accumulée par le mouvement ouvrier et le mouvement communiste. Puisqu’eux-mêmes et elles-mêmes des travailleurs et travailleuses, les communistes révolutionnaires appuient tous les travailleurs et toutes travailleuses qui luttent pour améliorer leur situation. Et, en tant que travailleurs et travailleuses, les communistes appellent aussi la classe ouvrière au combat contre le capitalisme. Ce faisant, les communistes révolutionnaires mettent leurs forces pour soutenir et organiser les combats pour les revendications immédiates et des contrats de travail acceptable tout en menant la lutte révolutionnaire pour abolir le capitalisme et par le fait même les communistes entretiennent l’idée selon laquelle mener ces combats, c’est montrer que les masses ouvrières sont disposées à se rallier derrière des revendications justes.

Vive les travailleurs et travailleuses d’ABI!