Au cœur du socialisme : une santé publique prolétarienne, des soins complets universels et la prévention effective des maladies!
Le thème de la santé est populaire au sein du prolétariat et des masses laborieuses. Cela est parfaitement compréhensible : au cours de sa vie, chaque prolétaire aura inévitablement besoin de soins médicaux à un moment ou à un autre, sous une forme ou sous une autre. La bourgeoisie utilise constamment ce thème pour bien se positionner face au peuple, en œuvrant évidemment, ce faisant, à masquer l’existence des classes sociales et de la lutte qui se déroule entre elles. On entend fréquemment les représentants de la bourgeoisie – gestionnaires, cadres, ministres – parler à tort et à travers des problèmes de santé publique; à la radio, dans les journaux et à la télévision, les supposés experts du système de santé se prononcent régulièrement sur le nouveau dossier de l’heure. Or, tous ces soi-disant experts oublient de mentionner un petit « détail »: c’est le capitalisme qui est responsable, directement ou indirectement, de la plus grande partie des maux et des problèmes de santé. Comme c’est le cas pour toutes les questions importantes dans la société, la bourgeoisie, par l’intermédiaire de ses idéologues et de ses spécialistes, s’emploie à détourner l’attention de la cause principale des problèmes en nous régurgitant des pseudo-analyses, des explications partielles et des perspectives à courte vue qui ne dépassent pas les limites étroites fixées par ses intérêts économiques de classe.
Contrairement au pouvoir bourgeois, le pouvoir de la classe ouvrière mettra fin à la vaste majorité des problèmes de santé actuels grâce à la prévention socialiste et à la gestion scientifique et prolétarienne de la santé publique. Dans l’histoire de l’humanité, lorsque le peuple a pris le pouvoir et qu’il a commencé à avancer vers le communisme, on a vu apparaître immédiatement des changements en profondeur dans la façon dont la société traite ces problèmes. En voici quatre qui se produiront avec la révolution socialiste dans un pays comme le Canada :
1) La disparition complète de la propriété privé sur la médecine
Le pouvoir prolétarien réalisera la socialisation et la collectivisation des moyens de production dans la société. Cette transformation touchera au rapport des travailleurs et des travailleuses avec la propriété ainsi qu’à la répartition de la richesse et du produit du travail de la société. Par le fait même, la propriété de la médecine et la concentration de celle-ci seront aussi visées. Cette concentration, c’est le monopole de la bourgeoisie sur toutes les composantes de la médecine : outils, instruments, connaissances, capacités et moyens de développer la médecine (soins, remèdes, prévention, recherche, diagnostiques, prescriptions, etc.). La concentration de ces composantes entre les mains d’une classe sociale et de ses agents sera brisée par le nouveau pouvoir populaire et par les transformations sociales qu’il enclenchera.
Précisons qu’au sens le plus restreint, la propriété privée sur la médecine désigne la pratique médicale privée, à laquelle s’adonnent les médecins – généralistes ou spécialistes – qui opèrent en dehors de la gestion publique de l’État et qui ont une entreprise médicale à leur compte. Les sociaux-démocrates et autres réformistes ne s’intéressent habituellement qu’à cet aspect du problème. La révolution socialiste s’attaquera évidemment à ces aberrations bourgeoises, mais elle ne s’arrêtera pas là. Au sens large et complet, la propriété privée sur la médecine englobe l’ensemble du processus aboutissant à la concentration des capacités, des connaissances et de la gestion des moyens et instruments nécessaires à la pratique médicale entre les mains d’une classe sociale parasitaire et exploiteuse. Pour y mettre fin, le prolétariat devra donc s’approprier les savoirs médicaux et apprendre à maîtriser la médecine, qui jusque-là dans l’histoire aura été réservée aux cercles fermés des spécialistes bourgeois et n’aura été qu’un instrument entre les mains des exploiteurs. Les transformations historiques du socialisme toucheront ainsi à l’ensemble des branches du système de santé actuel. En particulier, la révolution s’attaquera aux processus de formation médicale en y intégrant massivement le prolétariat – que cette formation ait lieu à l’université ou dans les centres de formation techniques. De la même façon, le socialisme transformera les organismes de gestion en santé, lesquels passeront sous le contrôle populaire.
La révolution aura en plus la tâche de transformer les conditions économiques permettant indirectement la concentration bourgeoise de la médecine. Elle luttera par exemple contre les capitalistes qui investissent leurs capitaux dans la construction de cliniques privées ou encore de centres de chirurgie privés; elle s’attaquera aux capitalistes qui achètent de la propriété foncière et qui organisent la location généralisée de locaux aux médecins et aux cliniques privées; elle collectivisera les grandes entreprises qui dominent la production de matériel et d’instruments médicaux à la fine pointe de la technologie; et ainsi de suite.
2) Les transformations dans la division sociale du travail : l’entrée en action des travailleurs et des travailleuses de la santé aux formations multiples et dont le potentiel est actuellement peu utilisé
La fin du monopole bourgeois sur la médecine passe également par la fin du monopole des médecins sur la connaissance et la technique ainsi que par la fin de la direction stricte qu’ils exercent sur le reste des travailleurs soignants.
Pour ce faire, la révolution devra réussir à impulser des transformations dans la division sociale du travail au sein de toutes les branches du système de santé actuel. Les médecins devront de moins en moins être les seuls et uniques possesseurs des connaissances et de la formation spécialisées. Aujourd’hui, il existe un bassin immense de travailleurs soignants qui pourraient, dès demain matin, contribuer à la société de manière bien plus grande qu’ils ne peuvent présentement le faire. Les raisons invoquées pour justifier cet état des choses ne sont que des prétextes bourgeois qui ne font que refléter les limites du mode de production capitaliste à organiser scientifiquement et politiquement le travail et les soins de santé dans la société. Ce potentiel actuellement inutilisé pourrait l’être avec un plan d’ensemble et une formation polyvalente qui ne serait pas centrée uniquement sur la production d’experts bourgeois, comme c’est le cas actuellement.
L’utilisation rationnelle et optimale de tout ce bassin de travailleurs et de travailleuses aboutira à une capacité soignante globale supérieure. Pour donner un aperçu des transformations qui auront lieu, cette utilisation rationnelle de la force de travail impliquera à court terme une plus grande participation des infirmières et infirmiers auxiliaires ainsi que des préposés. S’en suivra la création graduelle de nouveaux titres et de nouvelles fonctions qui épouseront la nouvelle division sociale du travail en émergence. Le potentiel et les capacités disponibles vont être décuplés tout en s’alignant correctement, pour la première fois, à la réalité objective des besoins de la société. On assistera, entre autres, à la fin de la conception bourgeoise d’un système de santé hiérarchisé à la tête duquel trônent les médecins et les divers représentants des capitalistes. Au contraire, des équipes polyvalentes regroupant des travailleurs et des travailleuses aux fonctions multiples seront mises en place. La direction de ces équipes sera basée sur la politique et l’application du pouvoir prolétarien. L’ensemble de la division sociale du travail sera modifiée progressivement à mesure que tomberont les frontières bourgeoises entre les titres et les postes actuels. De nouvelles dynamiques dans l’accumulation de connaissances médicales émergeront, en même temps que progressera la formation générale polytechnique et scientifique dans la société.
Dans l’histoire du socialisme, on a déjà vu des phénomènes de ce type se produire. L’un des exemples les plus connus est celui des médecins aux pieds nus qui ont émergé dans le cours de la lutte des classes et de la révolution socialiste en Chine. Les médecins de la révolution, en opposition aux médecins en blouse blanche, étaient de véritables héros qui se sont mis au service du peuple, contrairement à ceux qui ne voulaient pas renoncer au salaire colossal offert par le pouvoir réactionnaire et le capital. Ils ont progressivement construit autour d’eux une relève à partir des autres travailleurs aidants. Pour des paysans et des paysannes qui n’avaient jamais vu un hôpital de leur vie et qui n’avaient jamais reçu de soins, c’était une révolution en soi. Bon nombre de ces paysans illettrés ont par la suite été formés à leurs premières connaissances médicales et à la façon effective de prévenir les maladies. L’expérience a pris de l’ampleur pendant la période du socialisme en Chine, allant jusqu’à faire émerger des équipes soignantes composées à majorité de paysans pauvres.
3) L’accroissement général des forces productives, des hôpitaux et de la technique médicale
Le socialisme va accroître considérablement les forces productives dans la société en les libérant des chaînes des rapports de production capitalistes. Ce sera la réalisation du potentiel réel des travailleurs et des travailleuses ainsi que des connaissances, des ressources, des moyens et des instruments développés au sein de la société bourgeoise, mais dont l’utilisation rationnelle et le plein épanouissement étaient jusque-là entravés par les lois économiques du capitalisme. L’utilisation complète de l’ensemble de la main-d’œuvre disponible sur le territoire, la planification centralisée et scientifique ainsi que le mobilisation politique des masses sont les moyens par lesquels la révolution socialiste accomplira cette tâche. Le développement des forces productives donnera lieu à une progression spectaculaire dans notre capacité à produire tous les biens, outils et services dont nous avons besoin. Ce sera entre autres le cas pour les hôpitaux et la technique médicale.
L’accès aux soins de santé va augmenter à mesure que le socialisme progressera. De nouveaux hôpitaux et centres hospitaliers seront construits en grand nombre. Lorsque le besoin s’en fera sentir, de nouvelles formes d’organisation hybrides des services de santé verront le jour. L’accès aux soins en région sera également amélioré. De nouvelles formes de pratique médicale se développeront dans les zones éloignées des grands centres urbains. Ces développements s’accompagneront de campagnes de prévention sur tout le territoire. Ils permettront d’en finir avec la dynamique du développement inégal propre au capitalisme. Encore aujourd’hui, des sections entières du territoire canadien souffrent de la répartition inégale de l’accès aux soins (pensons par exemple aux petites villes en région, au Nord canadien et aux territoires autochtones). La tendance à créer des mégapoles à côté de zones complètement délaissées et privées d’accès à des soins de santé sera brisée par la planification prolétarienne, centralisée et scientifique de l’économie.
La technique médicale va aussi grandement se développer avec le socialisme. Les outils et le matériel médicaux nécessaires seront produits en quantité suffisante pour répondre aux besoins de toute la population; ceux qui n’existent pas encore et qui sont manquants seront développés. La capacité à fournir des services de santé aujourd’hui considérés « de pointe » augmentera, ainsi que leur accès. Par exemple, les chirurgies permettant de soigner des problèmes oculaires simples comme la myopie seront de plus en plus accessibles à tout le monde. Concernant la recherche médicale – notamment celle visant à trouver des remèdes aux maladies actuellement incurables ou difficilement traitables –, elle sera prise en charge par l’État prolétarien, en fonction des besoins du peuple et de la nécessité de surmonter les obstacles pour guérir telle ou telle maladie, plutôt que par les grandes compagnies pharmaceutiques et les chaires de recherche inféodées au capital comme c’est le cas actuellement.
4) Le développement de la prévention socialiste et la transformation des habitudes et des conditions d’existence matérielles du peuple
La vérité, c’est que les soins de santé, bien qu’ils sont évidemment nécessaires, ne constituent qu’une fraction de la solution au problème de la santé publique, voire la partie la plus petite et la moins effective lorsqu’on considère la société dans son ensemble. Sous le socialisme, nous nous baserons sur le principe selon lequel il est nécessaire de combattre d’abord et avant tout les conditions de départ qui entraînent et produisent un grand nombre de maladies et de problèmes de santé. La prévention est la question centrale de la santé publique prolétarienne et socialiste. S’il existe un bon nombre de tragédies et de maladies graves dont l’origine ne se situe pas principalement dans les rapports sociaux, il n’en demeure pas moins qu’en dehors de cas très spécifiques et statistiquement minoritaires, la majorité des problèmes de santé dans la société sont relativement bénins, facilement évitables ou encore sont la conséquence d’une accumulation d’habitudes dangereuses et irrationnelles. Plus souvent qu’autrement, ces maux sont liés aux conditions d’existence matérielles inégales et nocives du prolétariat ainsi qu’à l’abandon d’une bonne partie des prolétaires vieillissants.
La prévention socialiste prendra plusieurs formes. Une première vague de mesures viseront les maladies et les maux reliés directement au manque d’accès aux produits de base. Par exemple, l’accès à des aliments sains et en quantité suffisante ainsi que l’accès aux produits d’hygiène seront garantis pour tous et toutes. Une telle mesure aura un impact direct sur la croissance des enfants et la santé des familles prolétariennes pauvres. Des services publics prolétariens tels que les garderies et les cantines seront également développés afin de simplifier la vie quotidienne des travailleurs et des travailleuses. Une deuxième vague de mesures viseront à éradiquer les habitudes néfastes, telles que la consommation de produits nocifs pour la santé, la consommation abusive et les pratiques dangereuses. Une troisième vague de mesures viseront spécifiquement les problèmes de dépendance au sein des masses. Ces mesures auront pour objectif principal de saper la base matérielle qui engendre la dépendance, laquelle est plus souvent qu’autrement la traduction de la misère et de la souffrance induite par la société capitaliste. La transformation de cette base matérielle se produira entre autres avec l’accès garanti à un travail socialement utile, avec l’accès immédiat à un logis ainsi qu’avec l’accès à des ressources pour subsister pendant les périodes de sevrage.
La prévention socialiste passera aussi par des actions politiques publiques visant à mettre les masses en action et à les éduquer. Le pouvoir prolétarien développera un programme d’instruction sanitaire universel avec un large registre de campagne permanente. Ce programme d’éducation publique aura pour objectif de favoriser la compréhension de ce qui est bénéfique pour la société sur le plan sanitaire. Il sera basé sur l’idée qu’il faut partir des grands nombres dans la société plutôt que des individus et de leurs décisions personnelles pour régler les problèmes de santé. Une des caractéristiques du capitalisme est de nous isoler dans notre détresse et de faire reposer sur les individus plutôt que sur la collectivité des décisions qui concernent la société dans son ensemble. Les campagnes de mobilisation publiques viseront à faire diminuer et ultimement à faire disparaître les comportements individuels dangereux. Ces campagnes seront complétées par une éducation visant à démystifier la biologie ainsi que par les connaissances scientifiques que les travailleurs et les travailleuses accumuleront au cours des formations polyvalentes et polytechniques.
Derrière toutes ces modifications se trouve évidemment la transformation continue des conditions d’existence matérielles de l’ensemble du prolétariat. La prévention socialiste passera en grande partie par l’éradication des conditions permettant à des maladies de se reproduire et d’infecter facilement des grands bassins de la population. Dans l’histoire, de grandes épidémies ont été causées en raison de la concentration des prolétaires dans des taudis insalubres, où la multiplication des vecteurs de la maladie était presque instantanée. Des horaires de travail sains ainsi que des logements propres, sans parasites et correctement chauffés contribueront à diminuer les cas d’infections massives. De la même façon, le fait que les travailleurs et les travailleuses auront du temps de repos adéquat et auront accès à une alimentation saine et suffisante réduira fortement les possibilités de propagation de maladies, puisque le nombre de ceux et celles en état de faiblesse et de vulnérabilité sera grandement réduit.
Le seul et unique projet de santé pour le prolétariat, c’est le socialisme!
La plus grande maladie à combattre pour notre classe, c’est le capitalisme!
Le Parti communiste révolutionnaire mène présentement une large initiative politique de propagande et d’action révolutionnaire parmi les masses appelée «Luttons pour le socialisme et nos revendications». L’objectif est d’introduire massivement dans le prolétariat la conception selon laquelle le socialisme est ce qui totalise l’ensemble des revendications du peuple et que c’est la lutte révolutionnaire pour le pouvoir politique qui permettra ultimement de répondre aux besoins de tous et toutes. La présente série d’articles met en lumière divers aspects du socialisme tel qu’il a existé dans l’histoire et tel qu’il existera au Canada et vise à donner un aperçu de la façon dont le pouvoir des gens ordinaires transformera le monde.
Nous appelons touTEs les révolutionnaires et touTEs les prolétaires en accord avec nos perspectives à entreprendre un processus d’unification avec nous et à se déployer dans l’action afin de mener une grande offensive politique le 1er mai 2019. Cette date doit marquer la commémoration politique du 100e anniversaire de la grève générale de Winnipeg et l’ouverture d’une nouvelle séquence de combats et d’affrontements pour la classe ouvrière !