Les mesures immédiates du pouvoir ouvrier contre la bourgeoisie capitaliste canadienne
Le Parti communiste révolutionnaire (PCR) lutte pour le socialisme et la conquête du pouvoir politique. Nous travaillons à renverser la classe sociale dominante au Canada : la bourgeoisie capitaliste canadienne. Ce que nous voulons est une révolution dans l’ensemble du pays, une tâche représentant le défi le plus difficile et le plus incroyable que l’histoire ait connu. Toutefois, nous ne craignons pas les obstacles car nous sommes convaincuEs de gagner. Nous savons que d’autres y sont parvenuEs avant nous dans des conditions aussi difficiles. Plus encore, nous savons pourquoi nous luttons et nous savons que cette cause est juste : nous luttons pour le pouvoir des travailleurs et des travailleuses, le socialisme et la fin de milliers d’années d’exploitation.
Faire la révolution dans un pays comme le Canada vient avec une série de nécessités historiques que nous allons devoir affronter. Ce sont des défis que les révolutionnaires devront obligatoirement solutionner. Par exemple, plus le camp de la révolution deviendra fort et à mesure que le pouvoir populaire s’étendra et se développera, plus il faudra prendre en charge la gestion de la vie quotidienne des masses. Lorsqu’une classe en renverse une autre, elle prend possession de tous les moyens nécessaires pour produire et réaliser le monde tel qu’il existe. Lorsque le pouvoir politique sera conquis sur l’ensemble du territoire, il faudra poser une série de gestes et d’actions qui confirmeront la victoire de la Révolution et qui constitueront les premiers pas dans la séquence de transformations sociales entamée par celle-ci.
L’une des sections importantes de cette série d’actions politiques se compose des mesures que le Nouveau Pouvoir devra mettre en place dans les premiers jours et les premières semaines de son existence pour achever le renversement formel de la bourgeoisie capitaliste canadienne. De telles mesures auront pour objectif de permettre au Nouveau Pouvoir de se développer, de se protéger de la contre-révolution et d’entamer le processus de transformation de la société. Ce seront les premiers gestes d’une séquence incroyable de nouvelles luttes pour avancer vers le communisme et de révolution continue dans les rapports de production.
En Russie, lorsque le prolétariat a renversé le pouvoir de la bourgeoisie et des propriétaires fonciers, il a signé les fameux décrets sur la paix et sur la terre. Pour le peuple russe qui connaissait la famine et la guerre, cela a été un moment victorieux d’une force politique incommensurable. Pour les travailleurs et les travailleuses du monde, c’est un exemple duquel s’inspirer. Le premier décret mettait fin à la participation au carnage impérialiste dans lequel s’entre-tuaient des prolétaires de pays différents au profit de leurs bourgeoisies respectives, tandis que le second mettait la terre à la disposition des paysanNEs et à celles et ceux qui la travaillaient en abolissant sans indemnités la propriété des propriétaires fonciers. Ces deux décrets ne sont pas les seuls dans l’héroïque histoire du pouvoir des soviets, mais leur exemple suffit à faire comprendre immédiatement et simplement ce que signifie la notion de pouvoir des travailleurs et des travailleuses. Alors que quelques mois avant leur signature le peuple de Russie était encore obligé de subir les attaques et la répression du Tsar (et de la bourgeoisie par la suite), il pouvait maintenant passer des commandes et fixer des objectifs répondant aux intérêts de la majorité et non aux intérêts d’une poignée de parasites.
Conquérir le pouvoir d’État nous met dans la position de donner à nos décisions politiques la capacité de changer la réalité et de la modeler selon les intérêts du peuple travailleur. Dans le cas de la Russie – et pour la première fois dans l’histoire de l’humanité et de toutes les sociétés –, le peuple avait le pouvoir d’agir réellement pour ses propres intérêts. Il pouvait non seulement les défendre, mais aussi prendre l’initiative sur les exploiteurs et les déposséder de ce qu’ils lui avaient volé en l’exploitant durant des siècles. Voilà ce qu’est une révolution et cela n’est possible que si l’on construit les outils permettant de le faire concrètement. Cela est au cœur de la stratégie de la guerre populaire qui est aujourd’hui l’unique perspective pour renverser la bourgeoisie capitaliste canadienne.
Dans un pays capitaliste avancé comme le Canada, nous aurons nous aussi nos propres décrets, différents bien sûr de ceux de la Révolution russe. Ces décrets viendront marquer ce qu’auront été concrètement les dures années de combat contre l’État réactionnaire bourgeois. Au Canada, le Nouveau Pouvoir va se construire tout au long de la période durant laquelle nous mènerons la guerre populaire. Pendant ce processus, nous affaiblirons et détruirons de plus en plus de parties du pouvoir de la bourgeoisie et de son État sur le territoire. La conquête finale du pouvoir politique sur l’entièreté du territoire canadien viendra couronner le tout. À ce moment, nous étendrons partout au pays les expériences révolutionnaires qui auront déjà commencé depuis un moment dans les bases d’appui et les bastions communistes au pays. Toutes les formes de lutte que nous auront développées pendant cette incroyable épreuve culmineront avec l’acquis politique le plus pénétrant qui soit : le pouvoir politique révolutionnaire de la classe ouvrière et de ses alliéEs sur tout le territoire. C’est ce qui aura émergé de notre action révolutionnaire après que l’on ait développé les organisations du Pouvoir populaire et détruit l’État réactionnaire de la bourgeoisie exploiteuse. Le Nouveau Pouvoir sera d’une certaine façon la nouvelle forme de lutte que les travailleurs et les travailleuses utiliseront pour arracher ce qui lui a été volé par les exploiteurs. Cette capacité à déposséder les capitalistes et à redistribuer la richesse constitue ce que les communistes appellent la dictature du prolétariat.
Les premières mesures que le pouvoir des travailleurs et des travailleuses au Canada mettra en place consisteront à redonner au complet au prolétariat ce qu’il a construit et produit en le reprenant aux exploiteurs. Nous devrons pour ce faire donner la marge de manœuvre nécessaire au Nouveau Pouvoir en s’attaquant aux grandes parties de l’ossature de la bourgeoisie capitaliste. Voici cinq de ces mesures immédiates qui seront particulièrement importantes sur ce plan :
1) L’expropriation sans indemnisation de la grande bourgeoisie
La grande bourgeoisie concentre en ses mains la plus grosse part du capital financier ainsi que les principaux moyens de production de grande échelle au Canada. Ce que la bourgeoisie possède, elle l’a obtenu en volant et en exploitant les travailleurs et les travailleuses. C’est à travers des décennies de misère et de carnages que les capitalistes canadiens ont accumulé leurs capitaux sur le dos de ceux et celles qui produisent la société. C’est la loi économique fondamentale du capitalisme : lorsqu’il y a capital, il y a exploitation. Sans hésiter, sans aucune retenue et sans la moindre indemnisation, nous allons exproprier la grande bourgeoisie. Les premières cibles de cette expropriation seront les banques, les grandes industries et les réseaux de communication. Les capitaux que possédaient les banques canadiennes ainsi que les principaux moyens de production de grande échelle seront ainsi confisqués par le Nouveau Pouvoir et mis à la disposition de la Révolution.
2) La nationalisation des richesses immobilières et mobilières, de la terre, du sous-sol et des eaux
Les capitalistes sont de véritables parasites. Ils ont accaparé toutes les richesses de la Terre. L’eau est vue par ces rebuts de l’humanité comme un marché à investir et non comme une ressource nécessaire à la vie et revenant au peuple entier. Ils se sont enrichis avec les mines alors que des milliers de prolétaires mouraient à cause de leurs conditions de travail horribles et dangereuses. Pourtant, il n’y a aucune ambiguïté : ce qui se trouve dans la terre et le sous-sol, qu’il s’agisse du pétrole ou des minéraux, appartient à nous touTEs et non à ces rapaces. Il en est de même pour toutes les richesses immobilières et mobilières au pays. N’oublions pas un instant qu’il n’existe pas un seul bâtiment qui n’ait été construit par la classe ouvrière. Le Pouvoir populaire va nationaliser toutes ces richesses et ces ressources pour les extirper de la mainmise des exploiteurs.
3) L’annulation des dettes et crédits contractés auprès d’autres pays ainsi que l’annulation des prêts, des hypothèques et de toutes les dettes envers les banques, l’État et la bourgeoisie impérialiste
À chaque crise économique du capitalisme, ce sont les travailleurs et les travailleuses qui en font les frais. Les capitaux – déjà tâchés de sang et de sueur – qui participent aux crises cycliques du capitalisme tirent leur origine de la spoliation de la plus-value produite par les ouvrierEs. L’argent que les capitalistes perdent dans les crises est le salaire volé aux prolétaires. Pourtant, ce sont les travailleurs et les travailleuses qui sont pousséEs encore plus dans la misère lorsqu’ils et elles doivent rembourser les dettes de la bourgeoisie canadienne. Que le message soit clair! Toutes les dettes actuelles et le crédit accumulés par la bourgeoisie et les banques capitalistes canadiennes envers d’autres pays ne seront jamais remboursés par le Nouveau Pouvoir populaire. De plus, toutes les dettes que les travailleurs et les travailleuses auront accumulées au cours de leur vie envers les banques, l’État bourgeois et les entreprises privées développées avec le capital de la bourgeoisie impérialiste n’auront jamais à être remboursées. Les dettes sont simplement un outil utilisé par les capitalistes pour resserrer l’étau économique dans lequel se trouvent des travailleurs et des travailleuses sans autre issue, pour les appauvrir davantage et pour s’enrichir sur leur dos. Les seuls qui ont une dette véritable sont les bourgeois et cette dette est envers le peuple. Nous comptons bien nous servir dans leurs coffres.
4) Le développement de la propriété sociale et collective des principaux moyens de production
Il n’existe pas un seul objet qui soit produit par une personne isolée. Du plus petit crayon aux routes et aux hôpitaux, tout ce qui existe aujourd’hui est produit collectivement. Chaque travailleur et chaque travailleuse participe à ce grand et extraordinaire mouvement quotidien produisant la société et le monde tel que nous le connaissons et l’expérimentons chaque jour. Ce qui permet notre existence, c’est le travail des millions de prolétaires au pays. Sous le capitalisme, le travail est socialisé, mais l’appropriation est privée. Ce qui lancera véritablement la construction du socialisme sera le commencement de la socialisation de la propriété et la collectivisation des principaux moyens de production. Des plus petits outils de travail aux grands moyens de production comme les usines et les centrales hydroélectriques : toutes ces choses deviendront ultimement propriété collective. Plus personne ne pourra se les approprier en volant et en exploitant les autres. La richesse produite par ces moyens de production collectifs sera redistribuée à touTEs les travailleurs et les travailleuses.
5) La gestion des entreprises selon un plan national et des plans locaux qui assignent les tâches à accomplir, allouent les ressources et déterminent la destination des produits
Chaque mois, toutes les grandes banques de ce monde se retrouvent avec un compte-rendu précis de la production en cours et à venir. Des descriptions détaillées de ce qui est produit dans chaque industrie leur sont centralisées et atterrissent entre leurs mains. Ces informations, les banques ne les utilisent pas pour gérer scientifiquement la production en fonction des besoins de la société, mais plutôt pour mieux orienter les capitaux vers les marchés les plus profitables. Sous le capitalisme, il ne peut y avoir que l’anarchie dans la production. Le Nouveau Pouvoir populaire va immédiatement prendre possession de toutes ces informations. Il va commencer à gérer scientifiquement et politiquement la production en fonction des besoins réels de la société. L’outil central de ce processus sera l’élaboration de plans nationaux et locaux permettant de se projeter dans le temps et d’organiser le travail en conséquence. C’est à partir d’outils scientifiques que nous allons organiser la production, assigner les tâches, allouer les ressources et déterminer la destination des produits. Ce ne seront plus le taux de profit et la concurrence entre les capitalistes qui détermineront comment nous organisons la production en société. Par exemple, aucune usine ne sera fermée parce qu’un capitaliste ne parvient plus à s’enrichir avec elle. Aujourd’hui, des usines produisant des objets pourtant nécessaires et utiles à la société sont fermées pour cette raison. De plus, les produits de base importants pour la vie humaine seront priorisés, contrairement aux produits dangereux pour la santé ou socialement inutiles. La planification de la production aura un impact sur toutes les entreprises et les prolétaires du pays. Les travailleurs et les travailleuses participeront à ce processus – en particulier dans la création de plans locaux – à travers les organes du Pouvoir populaire. Ils et elles aideront à élaborer, à prendre en charge et à corriger en temps réel les plans de production et leurs objectifs.
Ces cinq mesures ne seront que les premiers pas de la prise du pouvoir par le prolétariat. Elles composent un bon aperçu des coups que nous serons capables de porter à la bourgeoisie capitaliste canadienne. Entre aujourd’hui et ce moment, il n’y a pas des dizaines d’années à attendre passivement. Il n’y a que le combat politique du prolétariat et du Parti de la Révolution pour se donner les outils et les capacités nécessaires pour y parvenir. Le Parti communiste révolutionnaire entend mener ce combat sans hésitation.
Les prolétaires ont un monde à gagner!
Par leur pouvoir, les travailleurs et les travailleuses mettront fin à des siècles d’exploitation!
Le Parti communiste révolutionnaire mène présentement une large initiative politique de propagande et d’action révolutionnaire parmi les masses appelée «Luttons pour le socialisme et nos revendications». L’objectif est d’introduire massivement dans le prolétariat la conception selon laquelle le socialisme est ce qui totalise l’ensemble des revendications du peuple et que c’est la lutte révolutionnaire pour le pouvoir politique qui permettra ultimement de répondre aux besoins de tous et toutes. La présente série d’articles met en lumière divers aspects du socialisme tel qu’il a existé dans l’histoire et tel qu’il existera au Canada et vise à donner un aperçu de la façon dont le pouvoir des gens ordinaires transformera le monde.
Nous appelons touTEs les révolutionnaires et touTEs les prolétaires en accord avec nos perspectives à entreprendre un processus d’unification avec nous et à se déployer dans l’action afin de mener une grande offensive politique le 1er mai 2019. Cette date doit marquer la commémoration politique du 100e anniversaire de la grève générale de Winnipeg et l’ouverture d’une nouvelle séquence de combats et d’affrontements pour la classe ouvrière !