Face à l’attaque organisée et généralisée de la bourgeoisie contre les travailleurs et les travailleuses, où sont donc les libéraux anti-Trump?
En France, la bourgeoisie a chargé le président Emmanuel Macron (le fondateur du ridicule mouvement La république en marche!) et son gouvernement de passer à l’attaque contre les travailleurs et les travailleuses du pays. Là-bas, les acquis du prolétariat sont démantelés les uns après les autres. De plus en plus, la réalité politique et économique du pays et la situation de sa classe ouvrière sont modifiés par la crise générale du capitalisme et par les diktats de la classe dominante. À un moment où certaines des plus récentes mobilisations politiques ont été dirigées contre des candidats bourgeois bien précis dont le style sort de la retenue habituelle et des faux–semblants politiques convenus, l’incohérence saute aux yeux. Il est plutôt amusant de constater à quel point les partisanEs du récent mouvement libéral anti-Trump et les tenantEs de positions postmodernes sur le fascisme restent silencieux et silencieuses sur ce cas (et sur bien d’autres encore), préférant se rabaisser à jouer le jeu de la bourgeoisie en défendant (ou du moins en omettant de dénoncer) les politiciens représentant pour eux et elles la face acceptable de l’exploitation des travailleurs et des travailleuses.
Pourtant, l’assaut organisé par le nouveau représentant de la bourgeoisie française, comme ceux en cours dans plusieurs pays d’Europe, est bien réel et profondément dommageable. Les capitalistes français réorganisent et durcissent l’exploitation des travailleurs et des travailleuses en s’attaquant à un grand nombre des anciens gains économiques de la classe ouvrière, s’assurant ainsi une méthode à jour pour consolider leurs profits. Continuant sur la lancée du gouvernement précédent qui avait imposé la fameuse loi travail, laquelle servait à détruire les avantages du prolétariat au sein code du travail français, le nouveau président mène maintenant une charge contre des couches plus spécifiques au sein du secteur publique (les cheminots, les postiers, les travailleurs et les travailleuses dans le réseau de la santé), secteurs ayant été historiquement mieux protégés et relativement épargnés au fil des années. La tactique actuelle de la bourgeoisie, s’ajoutant à l’ensemble des moyens déjà employés pour exploiter et spolier le peuple, prend la forme d’une vente à rabais entre capitalistes des anciens monopoles d’État – maintenant trop peu rentables pour ouvrir de nouveaux marchés – combinée à l’écrasement des travailleurs et des travailleuses y œuvrant.
Au moment où se produit cette charge de la bourgeoisie en France, mais comme ce fut aussi le cas dans bien d’autres pays (pensons à la Grèce, à l’Allemagne ou à l’Italie), les forces petite-bourgeoises restent silencieuses. Ce silence révélateur contraste de manière frappante avec le tapage qui avait suivi l’élection de Donald Trump aux États-Unis vers la fin de l’année 2016, élection que ces mêmes forces avaient furieusement et énergiquement décriée. Bon nombre de groupes et de militantEs politiques annonçaient même à ce moment le début du fascisme aux États-Unis (ou son retour depuis le départ de Bush!). En France, on a récemment craint la même chose avec le Front national. Il est plutôt fascinant d’observer l’incohérence des militantEs libéraux et des militantEs politiques confusEs qui dénoncent avec véhémence tel candidat parce que sa manière de s’exprimer les offusquent, mais qui en acceptent un autre, tout aussi réactionnaire dans les faits mais dont le discours reflète mieux leurs valeurs et leur conception du monde. Ces militantEs ne veulent pas comprendre que la question de quel candidat accède au pouvoir ne change rien à l’exploitation des prolétaires, aux rapports de production capitalistes et aux guerres impérialistes. C’est exactement ce genre d’erreurs politiques criminelles qui a amené la quasi-totalité des forces progressistes au Canada à s’organiser activement contre la réélection des conservateurs aux dernières élections générales, ou du moins à rejeter passivement le boycott des élections bourgeoises. Avec Justin Trudeau comme nouvelle marionnette de la bourgeoisie, rien n’a changé : l’exploitation et l’appropriation privée se poursuivent et des milliers de prolétaires continuent de les combattre courageusement chaque jour.
Sous le capitalisme, il n’y a pas de bon ou de mauvais gouvernement : il y a simplement des gouvernements bourgeois assumant la dictature du Capital sur le prolétariat! Les représentants de la bourgeoisie ayant une belle peau lisse, une présentation soignée et ayant réussi à maîtriser les thèses à la mode dans la gauche postmoderne organisent eux aussi les attaques contre les travailleurs et les travailleuses et sont tout autant des ennemis du peuple que les autres politiciens bourgeois. Dire autrement, c’est nier la réalité et avec une attitude pareille, on creuse sa propre tombe. Nous devons dissiper la confusion qui persiste encore à chaque élection bourgeoise et il est particulièrement important de le répéter dans le contexte actuel avec les élections générales qui approchent au Québec et en Ontario. Dans les pays impérialistes, nous nous retrouvons dans une situation où à chaque scrutin, une grande partie des forces politiques potentielles est accaparée par les organisations petite-bourgeoises et suit leurs mots d’ordre libéraux, alors que ces forces pourraient se joindre au camp de la révolution en aidant les différents partis communistes à organiser les masses du prolétariat et à lutter pour le pouvoir populaire. Au contraire, toute l’attention du combat politique est mise sur un énergumène spécifique, ce qui ne fait qu’ajouter une couche de confusion pour les masses, leur rendant plus difficile d’identifier qui sont leurs ennemis et pour quelles raisons. Expliquer aux masses qu’untel est à combattre parce qu’il est un imbécile et un gros porc décadent (bien sûr que c’est le cas!), c’est non seulement leur offrir une analyse d’une faiblesse déconcertante, mais c’est surtout placer un obstacle inutile au développement de leur conscience révolutionnaire. Au contraire, ce qu’il faut viser à produire parmi les masses est la révélation politique que non seulement ce candidat mais tous les autres sans exception représentent une classe sociale exploitant le prolétariat et les peuples du monde, qu’ils sont tous des chiens du Capital et que c’est en cela qu’ils sont des ennemis à abattre.
Ce qui est particulièrement problématique est que les appels généraux et les mots d’ordre de la bourgeoisie libérale aient autant de répercussions au sein des forces de la gauche révolutionnaire et de ses alliés. Cela fait simplement démontrer que lorsque le candidat des exploiteurs est bien léché, les forces politiques petite-bourgeoises et les militantEs confusEs en viennent presque inévitablement encore à défendre sans questionnement les positions et les hommes de main des capitalistes. Rappelons-le : les personnages grotesques comme Donald Trump sont le produit direct de la démocratie bourgeoise. Le fascisme a été l’une des formes de la dictature de la bourgeoisie les plus brutales pour les révolutionnaires et le prolétariat. Ce n’est pas parce qu’un macaque est élu que ce changement qualitatif apparaît par magie. De plus, vaincre le fascisme, si dans le futur nous devions encore mener cette bataille historique, sera loin d’être aussi simple que de déployer un mouvement confetti contre un candidat spécifique. Crier aux loups en criant au fascisme comme le font les militantEs postmodernes nous fait perdre de vue que c’est actuellement la démocratie bourgeoise qui permet l’exploitation des prolétaires et qui ravage le monde avec ses guerres et qu’il est tout aussi légitime pour le peuple de se révolter et de mener la guerre populaire pour sa libération que si nous étions dans une dictature ouverte. Camarades, il est inadmissible de tolérer la confusion que cela amène et la désorganisation que cela entraîne dans notre classe en affaiblissant notre capacité à distinguer qui sont nos alliés et qui sont nos ennemis !
Mettons à la poubelle les mots d’ordre de la bourgeoisie!
Sous le capitalisme, que ce soit Trudeau, Macron ou Trump, il n’y a pas de bon ou de mauvais gouvernement, il n’y a que des gouvernements bourgeois assumant la dictature de la bourgeoisie sur les travailleurs et les travailleuses!
Organisons notre pouvoir!
Pour en savoir plus sur la situation en France, consulter les article du Parti communiste maoïste Sur les grèves en cours et Macron, un an d’attaques anti-populaires !