Bilan d’une année de lutte et d’actions partisanes!

Discours prononcé à l’occasion de la fête du PCR le dimanche 28 janvier 2018.

Notre parti, le Parti communiste révolutionnaire (PCR), n’est pas un parti comme les autres. En 2007, nous avons fondé un parti pour parvenir à fonder un parti. Vous nous suivez? Nous avons fait le juste pari de ne pas attendre les conditions idéales pour se doter d’un instrument de lutte, conditions sur lesquelles nous n’avons pas de contrôle. Derrière cet ambitieux projet de fondation se trouvait donc des considérations politiques importantes : nous devons toujours chercher à bâtir ce qui nous manque. Nous devons nous bâtir dans les luttes. Notre maturité politique se gagne progressivement, à même notre participation active dans la lutte des classes. Pour ceux et celles qui travaillent avec nous et qui nous connaissent, pour ceux et celles qui nous observent de loin et qui nous lisent, pour ceux et celles qui nous découvrent ce soir, vous comprenez que le PCR n’a pas l’ADN des révisionnistes. C’est pourquoi notre histoire est une série ininterrompue d’initiatives, un 1er mai toujours plus éclatant sur la table à dessin, une action qui n’attend pas l’autre… et j’en passe. On fait le trouble, c’est vrai, non? Notre Parti, c’est aussi une grande quantité de tâches presque invisibles. De longues heures de travail d’équipe, de réflexion, d’étude, de rédaction, de diffusion dans les quartiers populaires et industriels, tâches et secteurs boudés par la plupart des militantes et militants en dehors de notre organisation. Le PCR est à la jonction de tout ça et il ne cesse dans gagner en taille, en savoir et en capacités.

Nous visons la prise du pouvoir et pour y arriver, nous devons créer nous-mêmes les conditions gagnantes. C’est pourquoi nous nous fixons des perspectives élevées, nous voyons loin en avant. Nous n’avons d’autres choix que de nous commettre si nous voulons enregistrer des gains. C’est facile pour les masses de se lier au PCR, d’être rejoint par son discours, de se projeter dans sa témérité. Mais ce n’est pas facile d’être dans le PCR, d’être un communiste révolutionnaire, parce que toujours, nous nous exigeons d’être dans la tourmente, dans le feu de l’action. Plutôt que d’une vie qui ne dépend que d’un salaire, c’est une existence pleine de substance qu’on adopte quand on rejoint le PCR, mais c’est aussi le renoncement à la tranquillité qui s’impose à nous.

À pareille date, l’année dernière, nous célébrions l’accomplissement d’une décennie de travail politique révolutionnaire. Un an plus tard, nous pouvons affirmer haut et fort que le PCR est encore et demeurera, malgré les tempêtes, notre force pour mener à bien la révolution prolétarienne au Canada.

L’année 2017 ne s’est pas écoulée sans heurts, et ce sont ces épreuves qui ont révélé toute la détermination et l’expérience de notre organisation. Il y a maintenant 11 ans, nous décidions de fonder un Parti, de se doter d’un outil ultime, celui des travailleuses et des travailleurs, pour affronter réellement la bourgeoisie canadienne et prendre le pouvoir. Nous ne voulions pas nous complaire dans la marge et attendre que d’elle-même, la situation économique et sociale revête un caractère révolutionnaire. Nous nous sommes audacieusement donné le devoir d’immédiatement entreprendre un large spectre de travail qu’exige la survivance du mouvement communiste dans le monde et ici au pays. Il n’y aura pas de période nouvelle entre aujourd’hui et la guerre populaire prolongée. Nous sommes aux portes du socialisme et la clé, c’est le pouvoir dont nous devons nous emparer par la force, en maîtrisant le chaos du monde actuel. Voilà ce qu’était, ce qu’est et ce que demeurera notre proposition, ce pourquoi nous nous battons chaque jour, à travers de petites et de plus grandes initiatives.

Nous avons fait le choix de ne pas abandonner la classe ouvrière, de la révéler au grand jour et de l’enjoindre à se battre pour le socialisme, car c’est la seule perspective de libération du plein potentiel des prolétaires. À une époque où tous les « penseurs » petit-bourgeois délaissent les travailleuses et les travailleurs comme sujets révolutionnaires, nous avons choisi la science, la vérité, et nous l’avons traduite dans une ligne politique forte, sans compromis, et dans une pratique forte et brave. De fait, la destruction des forces productives, qui caractérise la conjoncture économique depuis la fin des années 1970 en raison de la suraccumulation absolue de capital a durablement transformé le paysage social. Dans les pays impérialistes, cette transformation a ouvert un espace où l’intelligentsia petite-bourgeoise, sous le prétexte de rechercher de «nouveaux sujets révolutionnaires», a pu diffuser ses thèses anti-communistes basées sur de la pseudoscience. Mais, la petite-bourgeosie ne fait que défendre ses intérêts, soit se débarrasser de la forme parti qui est un empêchement à sa bêtise, et délaisser les ouvrières et les ouvriers qui n’attisent que son mépris. Nous rejetons cette lecture. Nous ramenons les bases matérielles de notre combat. Nous soumettons toute notre activité à la révolution prolétarienne, à la guerre populaire prolongée, pour ne pas nous égarer. Il n’y a qu’un style de partisanes et de partisans qui peuvent accomplir ça, qu’un seul Parti qui les réunit, et c’est le nôtre, le PCR. Nous voulons polariser, c’est-à dire que les camps se démarquent clairement, que la réaction soit démasquée, mais nous ne voulons pas diviser le camp de la révolution, le morceler en quêtes individuelles, en disparition de la lutte des classes au détriment de luttes identitaires. Nous comprenons que le monde entier et que la société canadienne est déchirée par une contradiction insoluble entre les exploiteurs et les exploitéEs et nous allons mener une guerre jusqu’au bout pour mettre fin au mode de production capitaliste.

Nous ne nous sommes pas installéEs là où nous rencontrions la facilité, là où nous ferions l’unanimité, là où nous n’aurions que les amiEs. Déjà, construire le Parti communiste révolutionnaire dans une société capitaliste avancée n’est pas une chose que la bourgeoisie canadienne nous laisse faire en toute quiétude, et c’est bon signe, mais nous pouvons nous féliciter de persévérer devant l’adversité grandissante, sous la surveillance et la répression qui iront en s’intensifiant plus nous progresserons. Nous avons aussi vu, au printemps dernier, que la lutte des classes se répercute jusque dans nos rangs : nous avons scissionné avec une frange de notre Parti qui était opportuniste, qui liquidait la ligne révolutionnaire et abandonnait la classe ouvrière pour ne devenir qu’une pâle copie de tous les groupuscules réformistes, étudiants et anticapitalistes, rehaussée d’un vernis maoïste. C’était une trahison que nous ne pouvions tolérer plus longtemps et qui nuisait au déploiement du PCR, parti qui se doit d’unir la classe dans la lutte révolutionnaire et non dans le verbiage et l’esthétisme. Nous l’avons dit et nous le soutiendrons jusqu’au bout : le communisme n’est pas une option théorique sur le futur. C’est un combat politique qui doit exister dans la réalité. On ne transforme pas la réalité matérielle par les idées, mais par l’action.

Donc, pour quitter le quant-à-soi et le domaine de la petite politique, il nous a fallu beaucoup d’efforts. Nous avons puisé dans notre longue expérience accumulée ici, par les camarades, et dans celle du prolétariat international à travers l’histoire du mouvement communiste. Nous avons rassemblé un contingent remarqué de femmes et d’hommes à la dernière manifestation du 8 mars. Notre message était clair et sans ambiguïté : nous, les femmes, aspirons au socialisme, comme nos homologue masculins, et notre place est dans la révolution.

L’extrême-gauche montréalaise n’est pas restée muette devant la rupture qui faisait rage au PCR. Elle a révélé au grand jour l’anticommunisme qui la mine et qui en discrédite une bonne partie. Nous avons un style de travail particulier, bien démarqué, prolétarien, qui dérange et qui nous a amené à construire un parti, oui, le Parti du peuple canadien, celui qui va lutter pour le pouvoir avec tous les défis monstrueux que cela pose, qui va libérer le territoire et les moyens de production de la propriété privée, qui va rendre au travailleuses et aux travailleurs le fruit de leur travail et les clés de l’organisation de notre société, qui va enfin briser les rapports sociaux capitalistes. Construire un parti, ça n’a pas la cote chez celles et ceux qui prétendent à la révolution ; c’est pourtant le socle politique du prolétariat, le lieu de résolution des petits et des grands problèmes que posent la révolution. Le Parti formule des appels à toute la classe. Le Parti fait la sommation durable des forces révolutionnaires.

Vous vous souvenez très certainement du 1er mai 2017, une manifestation révolutionnaire dans le cœur financier de la métropole. Notre contingent était préparé, coordonné, prêt à l’affrontement, et il est passé à l’action devant le siège social de Bombardier. Notre offensive était porteuse sur le plan politique et pratique, et les opportunistes, comme nos adversaires véritables que sont la bourgeoisie et ses forces de l’ordre, ont vu de quel bois nous nous chauffions.

Notre offensive s’est poursuivie à l’été avec la sortie d’une séquence de textes qui venaient clarifier les raisons de notre scission avec les opportunistes et creuser le gouffre qui nous sépare. Nous nous faisons le devoir de briser la confusion idéologique, de chasser les écrans de fumée. Par après, nous avons lancé « Octobre, le Mois du socialisme », initiative qui a culminée avec la « Manifestation pour le socialisme ». Nous avons été les seulEs en Amérique du Nord à souligner avec autant d’ardeur et de manière remarquée le centenaire de la Révolution russe. Nous avons saisi cette occasion de célébration pour renouveler l’engagement conscient, mais aussi inconscient, du prolétariat canadien et mondial envers le socialisme. Nous ne pouvions nous soustraire à cette tâche et nous avons relevé le défi.

Notre travail ne s’est jamais arrêté en 11 ans d’existence. Il n’y a pas eu de temps morts dans la dernière année et c’est le témoignage de toute notre vigueur et de toute notre rigueur. Nous soumettons sans relâche nos forces accumulées à l’épreuve de l’action, et nous en ressortons toujours plus fortes et forts. Notre Parti s’est illustré en 2017, et nous pouvons en être fières, parce que ça signifie que nous avançons vers nos cibles. Dans tout ce que nous entreprenons, nous rappelons que le pouvoir politique sur la société est indispensable à la transformation de la vie de toutes et tous les exploitéEs, à la libération celles et ceux qui sont sous la domination impérialiste. Notre Parti, dont le ralliement est essentiel, c’est celui qui irréprochablement a lutté et qui continue de lutter pour que le prolétariat, comme classe, triomphe de la bourgeoisie.

Ce soir, on ne veut pas que des spectatrices et des spectateurs de notre bilan. Si vous vous reconnaissez dans ce que nous exprimons, c’est que vous vous devez de rejoindre le mouvement révolutionnaire dirigez par le PCR. Ce soir, c’est une injonction adressée à toutes et à tous : mettez l’épaule à la roue sans plus attendre. L’atmosphère qui règne dans un pays capitaliste avancé comme le Canada donne l’illusion qu’il n’y a pas le feu. On oublie qu’en fait, les heures sont comptées, que chaque journée perdue pour la révolution est une journée accordée à l’impérialisme pour exploiter et massacrer nos frères et sœurs partout dans le monde et ici-même. On croit souvent à tort que le militantisme, c’est de l’activité routinière et relativement paisible. Détrompons-nous. Nous devons nous comporter comme si nous étions sur un navire en train de couler. Il faut garder en tête que si la lutte révolutionnaire ne progresse pas, c’est qu’elle recule. En 2018, passer un tract communiste pour les héros que sont les travailleuses et les travailleurs, c’est courageux. Il nous faut une grande discipline prolétarienne pour entrer en contact avec la classe ouvrière et tisser des liens durables avec le prolétariat. Vous n’êtes pas sans savoir que le communisme était en voie de disparition et que le communisme peut mourir s’il n’y a pas personne pour le faire vivre dans le monde réel. Retenez donc ce soir que raviver le communisme, c’est la cause la plus noble, la plus juste qui soit.

Alors faites-le avec nous!

Longue vie au PCR!